Lettres du Chef qui Ouvre l'Orchestre

"Comment traitons-nous nos aînés ?"

"Quel avenir proposer à nos jeunes ?"

Ce qui me frappe toujours, c'est la manière insatisfaisante de poser ces questions, car celui qui pose ces questions se pense en dehors. 

Il ne se pense pas lui-même comme un futur aîné.

Il ne se pense pas lui-même comme un ancien jeune.

Il semble oublier cela.

Il se place "extérieur".

Il se pense comme ni l'un ni l'autre.

Ou peut-être il ne se pense plus du tout...

Pourquoi l'adulte se laisse-t-il charmer par des forces qui le déroutent de la sagesse de la vie ?

S'il ne pensait pas l'autre comme "autre", mais comme un être à une étape de la vie (par laquelle il passe aussi), il écrirait simplement :

"Que devons-nous faire pour nous-même ?"

Poser la question ainsi, c'est s'inclure collectivement dans l'unité et le lien, et ouvrir des possibilités nouvelles.

"Comment nous-même voudrions-nous vieillir ?"

"Quel souvenir avons-nous de notre jeunesse ?"

"Comment pouvons-nous aider à la vitalité ?"

Naturellement, partager l'échange avec les intéressés eux-mêmes, qui en savent bien plus, sera le corollaire.

Dans l'orchestre, aucune note de musique se pense en dehors des autres, et en dehors d'elle-même.

Le seul sens d'une note de musique, est de comprendre qu'elle a un avant et un après.

Il en va de même pour chaque musicien. Et chaque humain.

Conduire un projet aujourd'hui, c'est avant tout penser le NOUS.

Et pas tout seul...

Sylvain AUDINOVSKI